pppL'improvisation
est la condition de base d'un bon chorão, nom qui
fut donné au musicien de choro. Quant au répertoire
des orchestres, constitué de polkas, scottish, tangos,
valses, il faut souligner le fait que toutes les compositions
étaient signées par des auteurs nationaux,
membres, pour la plupart, des groupes eux-mêmes. Le
choro fut le recours qu'avait le musicien populaire pour
exécuter à sa façon la musique importée
qui était appréciée à partir
de la moitié du XIX° siècle dans les salons
et bals de la haute société brésilienne.
La musique générée par l'impulsion
créatrice et improvisatrice des chorões perdit
rapidement les caractéristiques des pays d'origine,
acquérant alors une style et un caractère
parfaitement brésiliens, à tel point qu'il
était devenu impossible de confondre une Polka de
Bohème, un Schottishe alemano-écossais ou
encore une Walsa allemande ou française, avec les
imitations respectives brésiliennes, sorties de l'imaginaire
de ces chorões qui s'appelaient Calado, Chiquinha
Gonzaga, Anacleto de Medeiros, Irineu Batina, Mario Cavaquinho,
Satiro Bilhar, Candinho Trombone, Pixinguinha.
pppCet
esprit de nationalisation se manifesta non seulement
dans le style d'interprétation à laquelle
était soumise la musique importée, mais
aussi dans le sentiment triste, nostalgique et pleureur
des compositions. Déjà dans les premières
décades du XX° siècle, les polkas,
scottish, tangos et habaneras étaient déjà
désignées comme choros, nom qui, par extension
finit par définir, comme l'indicatif du genre,
la production des compositeurs chorões. |
Chorinho du samedi midi, place Général
Glicério, Laranjeiras
Photo
JC / Amarelindo
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pppQuant
au genre choro, il ne dispense pas de l'utilisation
de modulations improvisées, faites pour mettre
à l'épreuve la capacité ou l'esprit
de polyphonie des accompagnateurs.
Ce fut cette richesse du choro qui conduit Villa-Lobos
à la création de l'une des plus importantes
uvres de son catalogue : les Choros. Comme composition
musicale ou façon de jouer, le choro ne disparut
pas dans les années 1940-1950, mais continuait
à être pratiqué, même par
les musiciens des nouvelles générations.
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pppLes
années 1970 témoignèrent d'une renaissance
du genre pour le grand public : en 1973, le Show Sarau,
créé à Rio de Janeiro par Serge Cabral,
réunit l'ensemble Epoca de Oura et Paulinho da Viola;
en 1976, Paulinho da Viola lança le LP Memorias chorando.
Un autre disque important fut "Chorado, chorões,
chorinhos", un LP double supervisé par Mozart
de Araujo et Ricardo Cravo Albin,... De nombreuses manifestations
comme le concours national annuel de choro furent retransmises
par les chaînes de télévision nationales
et compilées dans des LP chaque année... Parmi
les morceaux qui ont marqué cette décade,
citons : Sessão das 10 de Raul Seixas (1971), Choro
Chorado de Martinho da Vila (1976), Meu caro Amigo de Chico
Buarque et Francis Hime(1977), De mais ninguém de
Arnaldo Antunes et Marisa Monte (1994), Perambulando de
Edu Lobo (1995). Parmi les chorões des années
1980-90 citons le groupe Agua de Moringa, de Niteroi, qui
fit une fusion entre la musique traditionnelle et la musique
de chambre; le groupe carioca Galo Preto, qui lança
entre autres le CD Galo Preto Só Paulinho da Viola
en 1994; le groupe pauliste Vou Vivendo qui lança
le CD Brasil revive o chorinho, etc...
Source
: Encyclopédie de la musique brésilienne -
© Art Editora et Publifolha 2000
Traduction:
Jacques Carrier
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